Les chambres d'agriculture, créées en 1924, sont des établissements publics qui accompagnent le développement agricole en France. Avec 102 établissements répartis sur le territoire, elles remplissent des missions de service public et de conseil auprès des agriculteurs. Un réseau qui totalise 8 430 collaborateurs et 3 200 élus.
Histoire et organisation des chambres d'agriculture

Les chambres d'agriculture en France constituent un réseau d'établissements publics créé pour représenter et accompagner le secteur agricole. Cette organisation consulaire, qui fête ses 100 ans en 2024, s'est progressivement structurée pour répondre aux besoins du monde rural.
Création et cadre juridique
L'histoire des chambres d'agriculture débute avec la loi du 3 janvier 1924, après plusieurs tentatives infructueuses au XIXe siècle, notamment celle du député de la Dordogne en 1840. Cette loi fondatrice définit leur statut d'établissements publics à caractère administratif. En 1927, une seconde loi établit leurs ressources financières, permettant leur fonctionnement effectif.
Structure et organisation territoriale
Le réseau des chambres d'agriculture comprend 102 établissements répartis sur trois échelons :
- 88 chambres départementales
- 12 chambres régionales
- 1 établissement national : l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), située à Paris
Gouvernance et ressources humaines
Les chambres d'agriculture emploient 8 430 collaborateurs répartis sur l'ensemble du territoire national. Elles sont administrées par 3 200 élus issus du monde agricole, qui définissent les orientations stratégiques. L'APCA, en tant que tête de réseau, coordonne les actions des chambres et assure leur représentation auprès des instances nationales et européennes.
Organisation départementale
Les chambres départementales constituent le niveau opérationnel principal, avec des antennes locales pour être au plus près des agriculteurs. Elles disposent de Services d'utilité agricole et de developpement (SUAD) qui déploient l'expertise technique sur le terrain.
Coordination régionale
Les chambres régionales assurent la cohérence des actions à l'échelle de leur territoire. Elles gèrent notamment les Programmes Régionaux de Développement Agricoles et Ruraux, en lien avec les services de l'État et les conseils régionaux.
Missions et compétences des chambres d'agriculture
Les chambres d'agriculture constituent le premier réseau de conseil agricole en France avec 8 430 collaborateurs répartis sur l'ensemble du territoire. Ces établissements publics exercent des missions fondamentales pour le développement de l'agriculture française et l'accompagnement des agriculteurs.
Des missions de service public étendues
Les chambres d'agriculture assurent plusieurs missions régaliennes essentielles. Au niveau départemental, elles gèrent l'enregistrement des entreprises agricoles via le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) ainsi que l'identification des animaux d'élevage. Elles représentent également l'ensemble des acteurs du secteur agricole auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.
Un accompagnement technique complet
Les chambres d'agriculture déploient une large gamme de services d'accompagnement pour les agriculteurs. Les conseillers techniques apportent leur expertise sur la conduite des cultures, l'élevage, la gestion d'exploitation ou encore la transformation des produits agricoles. La formation continue des exploitants constitue aussi un axe majeur, avec des programmes adaptés aux besoins du terrain.
L'appui aux projets de développement
Sous la supervision du directeur régional, les équipes accompagnent l'installation des jeunes agriculteurs et la transmission des exploitations. Elles soutiennent également les projets de diversification et de commercialisation en circuits courts. En 2024, plus de 180 offres d'emploi hebdomadaires témoignent du dynamisme de ce réseau de conseil.
De nouvelles compétences territoriales
Les chambres d'agriculture ont élargi leurs domaines d'intervention aux enjeux environnementaux et territoriaux. Elles participent activement à la transition agroécologique des exploitations agricoles, à la gestion durable de l'eau et au développement de la filière forêt-bois. Leur expertise s'étend aussi à l'aménagement rural et à la valorisation des produits locaux.
Des programmes régionaux coordonnent ces actions, comme les Programmes Régionaux de Développement Agricole et Rural (PRDAR), en lien avec les politiques agricoles nationales et européennes.
Le système électoral des chambres d'agriculture

Le système électoral des chambres d'agriculture repose sur un scrutin qui se déroule tous les 6 ans. Les dernières elections se sont tenues du 15 au 31 janvier 2025, permettant le renouvellement des représentants des agriculteurs et autres acteurs du monde rural.
Organisation du scrutin 2025
Pour ces elections 2025, deux modes de vote ont été proposés aux électeurs : le vote en ligne via une plateforme dédiée et sécurisée, ainsi que le vote par correspondance postale. Cette dématérialisation partielle vise à faciliter la participation du corps électoral.
Le mandat des élus, d'une durée de 6 ans, permet d'assurer la continuité des actions menées. Les resultats déterminent la composition des chambres départementales, dont les membres éliront ensuite leurs president et directeur.
Évolutions majeures du scrutin
- Un recentrage du corps électoral avec des critères plus stricts pour garantir une représentation directe des acteurs agricoles
- Une valorisation des candidats de moins de 35 ans, avec un avantage accordé aux listes plus jeunes en cas d'égalité
- Un engagement volontaire à ne pas cumuler les fonctions de president de chambre et de president d'un conseil départemental ou régional
- L'attribution d'un siège non votant aux conseils territoriaux dans chaque chambre
Résultats et représentativité
Les elections de 2019 avaient vu la Fnsea conserver sa position dominante avec une majorité absolue. Le taux de participation s'était établi à 46,52%, marquant un recul de 8 points par rapport à 2013. Les agriculteurs constituent le collège électoral principal, aux côtés des propriétaires fonciers, anciens exploitants, salariés agricoles et groupements professionnels.
Collège | Nombre d'électeurs |
Chefs d'exploitation | 1 506 000 |
Propriétaires fonciers | 451 000 |
Salariés agricoles | 194 000 |
Les chambres d'agriculture en région

Les chambres d'agriculture s'organisent selon un maillage territorial dense, avec une présence dans chaque département et région. Cette organisation décentralisée permet d'adapter les services aux réalités agricoles locales tout en maintenant une cohérence nationale.
Organisation territoriale
Le réseau compte 88 chambres départementales, 12 chambres régionales et 2 chambres interdépartementales. La chambre Savoie mont-blanc regroupe les départements de Savoie et Haute-Savoie. Dans le Doubs, la chambre départementale collabore étroitement avec les chambres voisines pour des actions transfrontalières avec la Suisse.
Les chambres régionales coordonnent l'action des chambres départementales. En région Rhône-Alpes, la chambre régionale pilote notamment des programmes sur la viticulture avec les chambres de la Loire. Dans les Pyrénées, un programme transfrontalier unit les chambres départementales françaises et espagnoles.
Spécificités des DOM-TOM
Les chambres d'Outre-mer présentent des particularités liées aux productions locales. En Martinique, la chambre d'agriculture accompagne la filière banane et canne à sucre. Elle bénéficie de financements européens spécifiques via le POSEI (Programme d'Options Spécifiques à l'Éloignement et à l'Insularité).
Financement
Le budget 2024 des chambres provient à 45% de la TATFNB, prélevée sur les propriétés non bâties. Les subventions publiques représentent 30% des ressources, tandis que les prestations de services génèrent 25% des recettes. À Bordeaux, la chambre développe des prestations œnologiques qui complètent son budget.
Source de financement | Pourcentage |
TATFNB | 45% |
Subventions | 30% |
Services | 25% |
Cas particulier de la Corse
La chambre d'agriculture de Corse dispose d'une organisation adaptée à l'insularité. Elle gère un budget autonome et développe des programmes sur les productions locales comme l'oléiculture et la viticulture. Son financement intègre des fonds européens dédiés aux régions insulaires.
Ce qu'il faut retenir sur les chambres d'agriculture
Les chambres d'agriculture poursuivent leur modernisation avec l'évolution de leurs compétences vers les enjeux environnementaux et territoriaux. Le renouvellement des instances prévu en 2025 marque une adaptation du système électoral pour valoriser la jeunesse et renforcer la transparence. Le développement des services numériques et du vote en ligne illustre leur capacité d'adaptation aux besoins actuels.